Psychologie Positive en Sport

Psychologie Positive et le sport

Très souvent, quand il est question de Psychologie Positive, on pense souvent aux bénéfices liés à la pratique de la gratitude ou à l’utilisation des forces de caractère. Moins souvent on pense aux bénéfices liés à la pratique d’une activité physique. Pourtant, de plus en plus de travaux révèlent les effets à la fois en termes de prévention de la dépression ou de l’anxiété et en termes de promotion du bien-être.

 

Les travaux de Ratey sont de ce point de vue éloquents (Ratey, 2008).  Il a montré les effets de l’exercice physique sur l’activité cérébrale. Dans ce qu’ils ont d’essentiel, ses travaux révèlent que les facultés d’apprentissage s’en trouvent améliorées ainsi que l’attention et la plasticité cérébrale.

 

L’exercice augmente la quantité de sérotonine, de noréphédrine et de dopamine, ce qui peut aider à reconfigurer le cerveau. Il existerait même un fertilisant pour le cerveau, une protéine (brain-derived neurotrophic factor) dont la quantité serait augmentée grâce à l’exercice, augmentant l’efficience des apprentissages et de la mémoire. Plus encore, Ratey (2008) a mis évidence qu’une quantité abondante de sérotonine réduit également l’anxiété, la colère, l’impulsivité et l’agressivité tandis qu’un niveau insuffisant mène à la dépression. Elle facilite le repos, a une influence en retour sur l’activité physique, la gestion des émotions et la nutrition.

 

On voit donc ici les effets bénéfiques de l’exercice physique. Ils incluent un bien-être général, une meilleure image du corps, une meilleure estime de soi et des perceptions de soi améliorées, un meilleur fonctionnement cognitif général chez les adultes plus âgés, une détresse émotionnelle réduite, une anxiété réduite et une dépression réduite (Babyak, Blumenthal, Herman, Khatri, Doraiswamy, & Moore, 2000).

Il est important de noter que l'activité physique n'enlève ou ne minimise pas seulement la maladie, mais qu'elle favorise aussi la santé chez les individus. Par exemple, beaucoup d'individus observent une augmentation des affects positifs et du bien-être après avoir participé à une activité. Le facteur "se sentir bien" ou "euphorie du coureur" constitue une réponse commune à la question de savoir pourquoi les personnes font de l'exercice, et ces émotions positives intenses peuvent être éprouvées sous forme aigüe et chronique. En lien avec la théorie étendre-et-développer des émotions positives (Fredrickson, 2001), l'activité physique augmente les niveaux d'affects positifs, permettant ainsi aux individus de développer des ressources psychologiques, sociales, intellectuelles et physiques (Hefferon, 2011). Dans des populations cliniques, il a été démontré que le repos n'est pas forcément ce qu'il y a de mieux. Des recherches menées avec des patients atteints de cancer démontrent que la participation à des activités peut induire une meilleure qualité de vie physique et psychologique (par exemple Mutrie, Campbell, Whyte, McConnachie, Emslie, & Lee 2007). Pour les patients atteints du sida, la participation à une activité physique peut réduire la progression du virus et augmenter le nombre de cellules susceptibles d’en ralentir la progression (Arey & Beal, 2002). A cause des effets secondaires de la chimiothérapie pour ce qui concerne le cancer, ou des traitements antirétroviral pour le VIH, l'activité physique peut aider à combattre les altérations de la composition du corps. Même la pratique du yoga, par rapport à une activité modérée, peut présenter certains avantages comme de restaurer un certain contrôle somatique et d'augmenter le sentiment d'efficacité et d'espoir chez des personnes atteintes d'une maladie physique.

Si des effets bénéfiques de l’activité physique ont été mis en évidence pour l’individu en général, d’autres travaux ont pu montrer qu’il y a également des effets bénéfiques pour les groupes d’individus. En résumé, les effets de l’activité physique sont donc globalement positifs sur l’anxiété, la dépression, les perceptions de soi, ou les émotions (voir Trouilloud, 2011, pour une revue).

 

En bref, les effets de l’activité physique sur le fonctionnement optimal et l’épanouissement ont pu être démontrés. Un excellent ouvrage collectif vient d’être publié dans le domaine (Brady & Grenville-Cleave, 2018, Positive Psychology in Sport and Physical Activity, An Introduction ; Routledge). Il convient cependant de garder à l’esprit qu’il existe une médecine du sport, signe qu’en termes d’activité physique il convient aussi de trouver un équilibre qui permette d’en avoir les effets bénéfiques tout en évitant les éventuels effets délétères liés à une pratique excessive.  

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