Conférence Flash 5 : Facteurs de stress en organisation : de l’accompagnement individuel à la réponse collective

Céline Hachet

Psychologue du travail – doctorante – Co-Fondatrice de l’association ResSourcEs

Le stress renvoie à un facteur de risque organisationnel, reconnu dans la classification française des risques psychosociaux depuis une vingtaine d’année (avec les violences internes et externes). Il est aussi un mécanisme adaptatif chez l’individu, après l’évaluation de l’individu dans son environnement (Varela, 1993), présentant un coût biologique (Trousselard, 2022). Considéré en tant que facteur de risques, il peut amener à des situations de tension (job strain), identifiées dans la littérature. Il est mis au regard des autres exigences évoquées dans la littérature, notamment à l’appui du modèle Job Demands-Ressources (Bakker et Demerouti, 2001). Illustrées par une intervention au sein d’un cabinet comptable associatif, quelques exigences seront détaillées. Elles exposent les collaborateurs à mobiliser chroniquement le mécanisme adaptatif du stress et peuvent ouvrir la voie à l’installation d’un épuisement chronique.

Affiner l’accompagnement au sein des organisations, permet de travailler avec les décideurs sur les exigences qui les concernent. Travailler sur les réponses collectives à apporter est une première piste explorée. Il est question de déterminer ce qui dépend de l’équipe, de l’organisation et de façon plus large encore, de l’environnement, les parties prenantes externes, …

La seconde est celle qui va apporter des réponses aux individus. Elle permet de travailler sur les ressources à consolider ou nouvelles, à développer. C’est ici que les pratiques de Mindfulness peuvent trouver leur place. Dans l’étude EVORA, il s’agissait surtout de pratiques informelles, qui devaient pouvoir s’insérer dans le quotidien professionnel des bénéficiaires. Les plus courageux ont acceptés de tester des pratiques formelles, méditations guidées et / ou enregistrées. Par des exercices simples, faciles, concrets et accessibles en poste, qui ont été testé en groupe, nous avons notamment travaillé le discernement.

L’essentiel des échanges, pendant les séances de travail, ont pu évoquer cette limite : lorsque les individus prennent sur eux pour compenser des failles de l’organisation, ils se fatiguent. C’est aussi ce qui a guidé l’intervention, offrir quelques clés laisser le travail à sa juste place, c’est-à-dire ni dans la cuisine à 19h, ni sous la douche, ni à l’anniversaire d’un enfant et évidemment, ni dans la chambre à coucher et pourtant…