Plénière 1 : Passion au travail et souffrance d’autrui : quand le travail rentre avec nous

Julien BRUNO

Docteur en psychologie de la santé, psychologue et psychothérapeute.

Je suis Julien Bruno-Enzinger, docteur en psychologie de la santé. Mon parcours académique m’a conduit à l’Université de Lorraine, où j’ai obtenu mon doctorat en psychologie. Actuellement, je suis chercheur associé au laboratoire VCR de l’École de Psychologues Praticiens.

Mon engagement dans le domaine de la psychologie se reflète à la fois dans ma carrière académique et professionnelle. En tant que professionnel de la santé mentale, je consacre une partie de mon temps à travailler au sein d’un foyer de protection de l’enfance, apportant un soutien psychologique essentiel aux jeunes et aux familles en situation difficile.

Parallèlement, j’exerce en libéral, offrant mes services aux entreprises du côté des salariés. Mon objectif est d’apporter une perspective psychologique positive dans le milieu professionnel, favorisant un environnement propice au bien-être tout en protégeant des RPS.

Ma passion pour la psychologie positive m’a également conduit à assumer le rôle de co-responsable pédagogique du Diplôme Universitaire « Introduction à la Psychologie Positive » à Metz. Ce programme vise à partager les principes fondamentaux de la psychologie positive et à former de futurs praticiens capables d’appliquer ces connaissances dans divers contextes.

Au fil des années, j’ai trouvé une véritable satisfaction dans l’application de mes connaissances pour contribuer positivement à la vie des individus, que ce soit à travers la recherche, la pratique clinique ou la formation. Mon engagement continu dans le domaine de la psychologie reflète ma conviction profonde en l’importance de la santé mentale et du bien-être dans la société contemporaine.

La passion représente cette force qui amène la personne à s’impliquer dans une activité qu’elle aime, qui la définit et qui importe pour la personne » (Vallerand, 2015, p. 33). Le modèle dualiste de la passion (Vallerand & al., 2003) propose une conceptualisation de la passion en deux dimensions : la passion harmonieuse qui est globalement positive pour la santé-perçue et le bien-être, et la passion obsessive qui est globalement délétère pour la santé-perçue et le bien-être à moyen ou long terme. Cette activité peut tout à fait être notre travail et de nombreuses publications démontrent les effets de la passion sur le développement du burnout (Anagnostopoulos et al., 2016 ; Fernet et al., 2014 ; Vallerand & Houlfort, 2019), l’autocompassion (Schellenberg et al., 2016), les stratégies de coping (Schellenberg et al., 2013), le flow (Carpentier et al., 2012) et les émotions (Stenseng et al., 2015). Le toxic-handler, ou générateur de bienveillance (Teneau & Lemoine, 2019), est un individu capable de se représenter et de comprendre la souffrance d’autrui. Une étude récente sur plus de 400 managers en ressources humaines (Kulik et al., 2009) montre que les toxic-handlers aident les employés à diminuer leur détresse et les rendent à nouveau productifs, mais qu’ils sont une population à risque pour l’épuisement émotionnel. L’objet de cette communication sera de montrer comment ces deux concepts peuvent s’articuler, et quels sont leurs effets sur les professionnels jusque dans leur vie privée.

Plénière 1 : Julien Bruno